Dans ta mémoire immortelle,
Comme dans le reposoir
D'une divine chapelle,
Pour celui qui t'est fidèle,
Garde l'amour et l'espoir.
Garde l'amour qui m'enivre,
L'amour qui nous fait rêver;
Garde l'espoir qui fait vivre;
Garde la foi qui délivre,
La foi qui nous doit sauver.
L'espoir, c'est de la lumière,
L'amour, c'est une liqueur,
Et la foi, c'est la prière.
Mets ces trésors, ma très chère,
Au plus profond de ton coeur.
***
bonjour
un beau champion
le monde est plus efficace contre le
rappeur en cours
depuis longtemps depuis cette date plus
de moyens entre 22 acteurs politiques
ou alors ça m'amuse pas effectivement
de parler de ça mais je pense que c'est
intéressant de se servir de ce 2
secondes ce qui s'est passé là un
petit espace de
de 200 médias qui tue
pour eux sur une analyse globale de la
situation
ce que je pense que c'est ça qui est
intéressant
je rappelle le contexte
mais ajoute déclaré dieudonné dans
une vidéo qui a déjà dépassé les
500 milles vu que l'on créé un parti
politique qui s'appelle réconciliation nationale
et pour cent
quelques jours après
en pratique immédiatement après
on nous sort soi-disant rue
une affaire de
de racisme et
et de co2
harcèlement sexuel je sais pas
qui d'ailleurs le sort le même jour
que ma condamnation à 13000 euros
passive et l'a13 1000 euros
dans le procès qui l'opposé à
monsieur haziza
et quand on voit la manière dont les
les médias on lançait l'opération ce
qu'on voit bien que c'est un espèce de
de timing
ça commence par un petit média
soi-disant indépendants mais financé
par son site
et puis ça monte crescendo pour passer
par une 89
le nouvel obs et saphir libération pour
l'ajuster vite et canal+
et je vais vous dire pourquoi
si vous avez regardé le site fr et
consignations
c'est le journal de canal+ qui était le
premier sur la faire
a reçu comme moi
puisque c'est à melle
on recopie coller
les confessions de la halde ladite du
mythique manque c'est pour ça qu'il a
lâché la faire parce qu'il sait qu'il
a pas de faire quoi
mais ce qui était assez incroyable cet
immense et le déferlement
de mensonges
la part des médias qui sont censés des
médias sérieux officiel
ce que des gens vont au minimum ont fait
un travail donc être train
oui elle le déferlement de boule sur le
comment dirais-je
l'alternative
et le le virtuel ça s'est passé ça
c'est ça qui est
c'est notoire sur l'affairé même si
les lensois comptent donner suffisamment
d'éléments sur le site
je n'ai pas vraiment dire autre chose
que c est une
disputes amoureuse
qui met fin une relation
amoureuse virtuelle qui existait entre
le mois de juin et le mois d'août
donc je rappelle déjà que
la fer sonore
le prix
le 15 août
le monde le sait ces jours derniers
e
trois ou quatre mois après avant
les femmes qui sont
une engueulade
sur parole sms échangés
vous je réponds
de manière un peu brutale et énervé
à une première salve de propos
eux-mêmes
brutaux et merveilles voilà mais tout
ça est sûr
tout ça est accessible je n'ai pas
vraiment revenir là-dessus
simplement dire que ce que je balance à
ce moment-là est en fait
si je veux si je voulais parler le dise
devant de nombreux échanges que j'ai
eus avec la personne le triste constat
sa réalité ce que je ne dis pas ça en
l'air c'est plutôt le triste constat de
la réalité qu'elle m'a raconté de
même
que d un jour pour le plaisir des
injures voilà
il est apparu il ya un an
mais ce qui est intéressant c'est que
médiaparte pas monter au créneau et je
vais vous dire pourquoi parce que je
suis entièrement sous surveillance des
renseignements généraux
et entièrement écouter niveau
téléphoner au niveau internet
je pense que
mediapart connaît le l'absence totale
d'affaires et donc ne sont pas montés
au créneau là dessus parce qu'il faut
bien comprendre que la réalité tout
ça c'est que j'ai quand même engagé
les procès
un peu plus légitimement parce que
c'est bon c'est mon
comment dire c'est moi qui étais c'est
mon droit à quelques voix bafoués dans
cette histoire
et donc je pense que j'obtiendrais dans
quelques temps ça prend du temps l'afld
les condamnations de tous les
protagonistes
pour menaces
pour injures
pour divulgation de deschamps se priver
le sommet étant la vente je pense
demain trop tôt
donc obtenu au sortir de la douche
chaude pris en photo devant ma glace par
moi-même
il n'est pas question de tout excès de
photos de soi
sois moi-même un peu
une photo
transmises
de façon malveillante et sans doute
vendu puisque elle a été sortie pour
la première fois par le
l'ignoble
agent le le comment dirais-je
paparazzi ultra sioniste
elle facilitera donc il faut bien voir
que cinq d'opération
de déstabilisation
je dirais de l'extrême-droite sioniste
qui les rend plus à un asthmatique le
sionisme et l'extrême droite est même
la seule extravagance
aujourd'hui vivante depuis le suicide de
drôlerie clair dans son bunker
puisque c'est effectivement une
idéologie colonialiste
raciste
et théologique
mais voilà donc petit aparté donc
extrême-droite sionisme cesse et c'est
un pléonasme
donc c'est bien une attaque
sioniste
pourtant réponse
à la création
par moyeu données de réconciliation
nationale
essayez d euros de la mort en tapant sur
la zarzuela ceinture c'est le cas de le
dire
puisque ces gens-là n'ont aucune
réponse à donner à césar ou projet
politique qui est le nôtre
effectivement qui visiblement les
inquiéter les embête pas dire que la
réconciliation nationale
l'antiracisme authentique
enfin puisque l'on sait très bien ce
qui est des données qui je suis et ce
qu'on fait depuis déjà dix ensembles
ils ont la réconciliation
et l'antiracisme authentique leur fait
très peur
et c'est ça la vraie question pour
continent aussi peur que je puisse
mettre moi avec de l'humour et de donner
à pied en politique en attendant le
jour j
nouveau parti politique la
réconciliation nationale sous fond
justement de rhétorique antisémite
pour le spd qui ne verra pas le jour
je vois pas comment un parti dirigé par
ces mêmes pour m
tombé et pour ne pas finir par tomber
à séville toutes parts sous le coup de
la loi aujourd'hui sur un décalage de
la traçabilité généralisée souvent
pour le pire
pour les individus pour le droit au
secret de chacun des pièges aussi pour
le meilleur moi je serai ce genre de mec
là je ferai attention
peu savent pas où le pire c'est que
ces manipulations en mettant
en jetant en pâture la vie sexuelle des
personnes publiques est une des
stratégies
de déstabilisation politique
je rappellerai la plus peuplée et la
plus éloquente quant aux sujets
et la façon d'en rire edgar ouvert
j'essayais de faire chanter martin
luther-king parce qu'ils avaient des
écoutes
qui démontrait
que martin luther-king fréquenter des
prostituées
finir le site une certitude que martin
luther-king fréquenter des prostituées
ça n'enlève rien à son combat
politique que je sache
et plus près de nous on se rappellera
de l'île de stupide et les
protestataires lévy ne se quittent plus
pour rappel le père de rébecca les
montagnes
un nouveau scandale touche aujourd'hui
le président américain il aurait
entretenu pendant près de deux ans une
liaison avec une stagiaire de la
maison-blanche ecclestone risque
à moins que la destitution et même une
peine de prison
suite ce que c'est d'un autre niveau
mais
toujours pareil avec une histoire
ridicule d'une
une amourette avec une stagiaire
amateurs de la maison blanche mais
voilà c'est récurrent quand on est
déstabilisé quelqu'un
on tape sous la ceinture alors ya ceux
qui sont protégés
khadir qui ont droit à toutes les
frasques
bien plus incroyable que les miennes
évidemment halal l affaire remonte à
la fin des années 70
aux etats-unis le réalisateur de
rosemary's baby et du bal des vampires
est une star
jusqu'à ce jour de mars 1977
pour mame polanski est accusé de viol
sur une jeune mineure
au cours d'une séance photo a le sens
de l'esprit il aurait abusé de samantha
gameurs 13 ans vous avez avec les autres
qui est raconté d'un ancien ministre
qui s'est fait poisser à marrakech dans
une partouze avec des petits garçons
bon
probablement nous savons tous ici de qui
il s'agit très performant par l'horloge
en fait je pense que je vais pas le
faire le fatah
le faire
ils vont suivre
comment l'expliquez-vous oui si les
enterrements deux victoires et un nul
pour finalement mener à bien une
enquête a été ouverte pour vérifier
valider la formation les gens qui sont
protégés
qui sont jetés en pâture se trouve
important de voir et puis des gens qui
étaient protégés qui la secouent le
sont plus
affaire strauss-kahn très intéressante
quelques-uns
ces images ont fait le tour du monde
il affolait les médias
dominique strauss-kahn sort menotté
d'un commissariat de harlem
arrêtés quelques heures auparavant à
l'aéroport
il est accusé d'agression sexuelle de
tentative de viol et de séquestration
sur une employée de l'hôtel sofitel de
manhattan
il a fait
des dizaines de fois ce qu'il a fait
à new york
et puis un jour on n'a pas laissé faire
pourquoi ce jour là effectivement on ne
laisse pas faire la trappe
et on le roule roule détruits
pour ceux qui s'intéressent
sérieusement à ces questions
on voit que ses alliés
à des divergences dans l'instant les
stratégies d'avenir du fmi
entre certaines lignes
pro américaine et certaines lignes qui
n'était plus tôt anti-américaine et
anti-dollar donc j'aime bien me servir
de tout ça pour faire monter le niveau
ben voilà donc à mon modeste niveau
voilà jeu je lance un parti politique
avec dieudonné
et tout à coup
une personne dont je n'ai plus de
nouvelles depuis le mois d'août dernier
et avec qui je vais t'aider disputé à
l'heure
eric est venu qu'une relation virtuelle
c'est peu au regard d'autres
avec l'échangé quelques photos
réciproque réciproquement
pour 100 e de secours ce réveil
et se retrouve dans les mains de
d'un réseau de manipulation qui pâtit
pas de la comme très souvent de la
voyoucratie de la pierre voyoucratie
je rejouerai pas dans les détails
effectivement un rôle au média
mainstream
en passant par les relever les réseaux
de l'extrême droite
sioniste
tout ça est avérée et démontrer donc
je pense que je peux sur ce sujet
m'arrêter là-dessus
....
***
Le gai soleil chauffait les plaines réveillées.
Des caresses flottaient sous les calmes feuillées.
Offrant à tout désir son calice embaumé,
Où scintillait encor la goutte de rosée,
Chaque fleur, par de beaux insectes courtisée,
Laissait boire le suc en sa gorge enfermé.
De larges papillons se reposant sur elles
Les épuisaient avec un battement des ailes,
Et l'on se demandait lequel était vivant,
Car la bête avait l'air d'une fleur animée.
Des appels de tendresse éclataient dans le vent.
Tout, sous la tiède aurore, avait sa bien-aimée!
Et dans la brune rose où se lèvent les jours
On entendait chanter des couples d'alouettes,
Des étalons hennir leurs fringantes amours,
Tandis qu'offrant leurs coeurs avec des pirouettes
Des petits lapins gris sautaient au coin d'un bois.
Une joie amoureuse, épandue et puissante,
Semant par l'horizon sa fièvre grandissante,
Pour troubler tous les coeurs prenait toutes les voix,
Et sous l'abri de la ramure hospitalière
Des arbres, habités par des peuples menus,
Par ces êtres pareils à des grains de poussière,
Des foules d'animaux de nos yeux inconnus,
Pour qui les fins bourgeons sont d'immenses royaumes,
Mêlaient au jour levant leurs tendresses d'atomes.
Deux jeunes gens suivaient un tranquille chemin
Noyé dans les moissons qui couvraient la campagne.
Ils ne s'étreignaient point du bras ou de la main ;
L'homme ne levait pas les yeux sur sa compagne.
Elle dit, s'asseyant au revers d'un talus :
"Allez, j'avais bien vu que vous ne m'aimiez plus."
Il fit un geste pour répondre : "Est-ce ma faute?"
puis il s'assit près d'elle. Ils songeaient, côte à côte.
Elle reprit : "Un an! rien qu'un an! et voilà
Comment tout cet amour éternel s'envola!
Mon âme vibre encor de tes douces paroles!
J'ai le coeur tout brûlant de tes caresses folles!
Qui donc t'a pu changer du jour au lendemain?
Tu m'embrassais hier, mon Amour ; et ta main,
Aujourd'hui, semble fuir sitôt qu'elle me touche.
Pourquoi donc n'as-tu plus de baisers sur la bouche?
Pourquoi? réponds!" il dit : "Est-ce que je le sais?"
Elle mit son regard dans le sien pour y lire:
“Tu ne te souviens plus comme tu m'embrassais,
Et comme chaque étreinte était un long délire?"
Il se leva, roulant entre ses doigts distraits
La mince cigarette, et, d'une voix lassée:
"Non, c'est fini, dit-il, à quoi bon les regrets?
On ne rappelle pas une chose passée,
Et nous n'y pouvons rien, mon amie!"
A pas lents
Ils partirent, le front penché, les bras ballants.
Elle avait des sanglots qui lui gonflaient la gorge,
Et des larmes venaient luire au bord de ses yeux.
Ils firent s'envoler au milieu d'un champ d'orge
Deux pigeons qui, s'aimant, fuirent d’un vol joyeux.
Autour d'eux, sous leurs pieds, dans l'azur sur leur tête,
L'Amour était partout comme une grande fête.
Longtemps le couple ailé dans le ciel bleu tourna.
Un gars qui s'en allait au travail entonna
Une chanson qui fit accourir, rouge et tendre,
La servante de ferme embusquée à l'attendre.
Ils marchaient sans parler. Il semblait irrité
Et la guettait parfois d'un regard de côté ;
Ils gagnèrent un bois. Sur l'herbe d'une sente,
A travers la verdure encor claire et récente,
Des flaques de soleil tombaient devant leurs pas ;
Ils avançaient dessus et ne les voyaient pas.
Mais elle s'affaissa, haletante et sans force,
Au pied d'un arbre dont elle étreignit l'écorce,
Ne pouvant retenir ses sanglots et ses cris.
Il attendit d'abord, immobile et surpris,
Espérant que bientôt elle serait calmée,
Et sa lèvre lançait des filets de fumée
Qu'il regardait monter, se perdre dans l'air pur.
Puis il frappa du pied, et soudain, le front dur :
"Finissez, je ne veux ni larmes ni querelle."
"Laissez-moi souffrir seule, allez-vous-en", dit-elle.
Et relevant sur lui ses yeux noyés de pleurs :
"Oh ! comme j'avais l'âme éperdue et ravie!
Et maintenant elle est si pleine de douleurs!…
Quand on aime, pourquoi n'est-ce pas pour la vie ?
Pourquoi cesser d'aimer? Moi, je t'aime… Et jamais
Tu ne m'aimeras plus ainsi que tu m'aimais!"
Il dit : "Je n'y peux rien. La vie est ainsi faite.
Chaque joie, ici-bas, est toujours incomplète.
Le bonheur n'a qu'un temps. Je ne t'ai point promis
Que cela durerait jusqu'au bord de la tombe.
Un amour naît, vieillit comme le reste, et tombe.
Et puis, si tu le veux, nous deviendrons amis
Et nous aurons, après cette dure secousse,
L'affection des vieux amants, sereine et douce."
Et pour la relever il la prit par le bras.
Mais elle sanglota : "Non, tu ne comprends pas."
Et, se tordant les mains dans une douleur folle,
Elle criait : "Mon Dieu! mon Dieu!" Lui, sans parole,
La regardait. Il dit : "Tu ne veux pas finir,
Je m'en vais" et partit pour ne plus revenir.
Elle se sentit seule et releva la tête.
Des légions d'oiseaux faisaient une tempête
De cris joyeux. Parfois un rossignol lointain
Jetait un trille aigu dans l'air frais du matin,
Et son souple gosier semblait rouler des perles.
Dans tout le gai feuillage éclataient des chansons :
Le hautbois des linots et le sifflet des merles,
Et le petit refrain alerte des pinsons.
Quelques hardis pierrots, sur l'herbe de la sente,
S'aimaient, le bec ouvert et l'aile frémissante.
Elle sentait partout, sous le bois reverdi,
Courir et palpiter un souffle ardent et tendre;
Alors, levant les yeux vers le ciel, elle dit :
Amour ! l'homme est trop bas pour jamais te comprendre!"
***
[Guy de Maupassant - Des vers : Fin d''amour]
Des caresses flottaient sous les calmes feuillées.
Offrant à tout désir son calice embaumé,
Où scintillait encor la goutte de rosée,
Chaque fleur, par de beaux insectes courtisée,
Laissait boire le suc en sa gorge enfermé.
De larges papillons se reposant sur elles
Les épuisaient avec un battement des ailes,
Et l'on se demandait lequel était vivant,
Car la bête avait l'air d'une fleur animée.
Des appels de tendresse éclataient dans le vent.
Tout, sous la tiède aurore, avait sa bien-aimée!
Et dans la brune rose où se lèvent les jours
On entendait chanter des couples d'alouettes,
Des étalons hennir leurs fringantes amours,
Tandis qu'offrant leurs coeurs avec des pirouettes
Des petits lapins gris sautaient au coin d'un bois.
Une joie amoureuse, épandue et puissante,
Semant par l'horizon sa fièvre grandissante,
Pour troubler tous les coeurs prenait toutes les voix,
Et sous l'abri de la ramure hospitalière
Des arbres, habités par des peuples menus,
Par ces êtres pareils à des grains de poussière,
Des foules d'animaux de nos yeux inconnus,
Pour qui les fins bourgeons sont d'immenses royaumes,
Mêlaient au jour levant leurs tendresses d'atomes.
Deux jeunes gens suivaient un tranquille chemin
Noyé dans les moissons qui couvraient la campagne.
Ils ne s'étreignaient point du bras ou de la main ;
L'homme ne levait pas les yeux sur sa compagne.
Elle dit, s'asseyant au revers d'un talus :
"Allez, j'avais bien vu que vous ne m'aimiez plus."
Il fit un geste pour répondre : "Est-ce ma faute?"
puis il s'assit près d'elle. Ils songeaient, côte à côte.
Elle reprit : "Un an! rien qu'un an! et voilà
Comment tout cet amour éternel s'envola!
Mon âme vibre encor de tes douces paroles!
J'ai le coeur tout brûlant de tes caresses folles!
Qui donc t'a pu changer du jour au lendemain?
Tu m'embrassais hier, mon Amour ; et ta main,
Aujourd'hui, semble fuir sitôt qu'elle me touche.
Pourquoi donc n'as-tu plus de baisers sur la bouche?
Pourquoi? réponds!" il dit : "Est-ce que je le sais?"
Elle mit son regard dans le sien pour y lire:
“Tu ne te souviens plus comme tu m'embrassais,
Et comme chaque étreinte était un long délire?"
Il se leva, roulant entre ses doigts distraits
La mince cigarette, et, d'une voix lassée:
"Non, c'est fini, dit-il, à quoi bon les regrets?
On ne rappelle pas une chose passée,
Et nous n'y pouvons rien, mon amie!"
A pas lents
Ils partirent, le front penché, les bras ballants.
Elle avait des sanglots qui lui gonflaient la gorge,
Et des larmes venaient luire au bord de ses yeux.
Ils firent s'envoler au milieu d'un champ d'orge
Deux pigeons qui, s'aimant, fuirent d’un vol joyeux.
Autour d'eux, sous leurs pieds, dans l'azur sur leur tête,
L'Amour était partout comme une grande fête.
Longtemps le couple ailé dans le ciel bleu tourna.
Un gars qui s'en allait au travail entonna
Une chanson qui fit accourir, rouge et tendre,
La servante de ferme embusquée à l'attendre.
Ils marchaient sans parler. Il semblait irrité
Et la guettait parfois d'un regard de côté ;
Ils gagnèrent un bois. Sur l'herbe d'une sente,
A travers la verdure encor claire et récente,
Des flaques de soleil tombaient devant leurs pas ;
Ils avançaient dessus et ne les voyaient pas.
Mais elle s'affaissa, haletante et sans force,
Au pied d'un arbre dont elle étreignit l'écorce,
Ne pouvant retenir ses sanglots et ses cris.
Il attendit d'abord, immobile et surpris,
Espérant que bientôt elle serait calmée,
Et sa lèvre lançait des filets de fumée
Qu'il regardait monter, se perdre dans l'air pur.
Puis il frappa du pied, et soudain, le front dur :
"Finissez, je ne veux ni larmes ni querelle."
"Laissez-moi souffrir seule, allez-vous-en", dit-elle.
Et relevant sur lui ses yeux noyés de pleurs :
"Oh ! comme j'avais l'âme éperdue et ravie!
Et maintenant elle est si pleine de douleurs!…
Quand on aime, pourquoi n'est-ce pas pour la vie ?
Pourquoi cesser d'aimer? Moi, je t'aime… Et jamais
Tu ne m'aimeras plus ainsi que tu m'aimais!"
Il dit : "Je n'y peux rien. La vie est ainsi faite.
Chaque joie, ici-bas, est toujours incomplète.
Le bonheur n'a qu'un temps. Je ne t'ai point promis
Que cela durerait jusqu'au bord de la tombe.
Un amour naît, vieillit comme le reste, et tombe.
Et puis, si tu le veux, nous deviendrons amis
Et nous aurons, après cette dure secousse,
L'affection des vieux amants, sereine et douce."
Et pour la relever il la prit par le bras.
Mais elle sanglota : "Non, tu ne comprends pas."
Et, se tordant les mains dans une douleur folle,
Elle criait : "Mon Dieu! mon Dieu!" Lui, sans parole,
La regardait. Il dit : "Tu ne veux pas finir,
Je m'en vais" et partit pour ne plus revenir.
Elle se sentit seule et releva la tête.
Des légions d'oiseaux faisaient une tempête
De cris joyeux. Parfois un rossignol lointain
Jetait un trille aigu dans l'air frais du matin,
Et son souple gosier semblait rouler des perles.
Dans tout le gai feuillage éclataient des chansons :
Le hautbois des linots et le sifflet des merles,
Et le petit refrain alerte des pinsons.
Quelques hardis pierrots, sur l'herbe de la sente,
S'aimaient, le bec ouvert et l'aile frémissante.
Elle sentait partout, sous le bois reverdi,
Courir et palpiter un souffle ardent et tendre;
Alors, levant les yeux vers le ciel, elle dit :
Amour ! l'homme est trop bas pour jamais te comprendre!"
***
[Guy de Maupassant - Des vers : Fin d''amour]
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